Pierre Durand-Gratian, 36 ans, est devenu le 24 juin 2025 le sixième président de l’histoire du Club. Il succède à Richard Goasguen (2004/2007), Nathalie Jourdan (2007/2012), Christophe Préteux (2012/2013), Thierry Delacourt (2013/2021) et Dorothée Brimont (2021/2025). Membre du Conseil d’Administration sortant, le journaliste multimédia et chef d’édition à Tendance Ouest (Groupe « La Manche libre ») a été élu pour un mandat porté à trois ans, à la tête d’une équipe largement renouvelée et diversifiée (1)
À peine l’élection finie, il était déjà ”au micro” de Thierry Delacourt, ancien président du Club, pour une interview.
Dans quel état d’esprit accédez-vous la présidence du Club de la Presse et de la Communication de Normandie, quelque vingt ans après sa création ?
« Je suis très honoré de cette responsabilité. Je suis au Club depuis plusieurs années dont deux au sein de son Conseil d’Administration. J’ai pu apprécier l’animation de ce lieu de rencontres parfois bouillonnantes ! Je prends le relais à un moment particulier avec un changement de statuts qui a donné lieu à une réflexion collective sur les raisons d’être de l’association : un espace d’échanges sur nos métiers, de formation, d’éducation aux médias, de débats régionaux, mais aussi, il ne faut pas l’oublier un lieu de convivialité, ouvert et agréable. C’est ce que les membres viennent chercher aussi et c’est d’abord cela l’esprit du Club ».
Depuis sa création, le Club tente de garder un certain équilibre dans ses membres, en tentant de mobiliser plus de journalistes normands dans ses rangs. Ils restent aujourd’hui largement minoritaires par rapport aux communicants. Le défi n’est pas mince, avez-vous des idées pour le relever ?
« D’abord, je vois vraiment ce mandat comme un collectif. Je me félicite de la diversité de notre nouveau Conseil d’Administration, de cette richesse avec une grande variété dans les profils de postes et les entreprises, de presse ou de communication, représentées. D’ailleurs je remarque que cette année, pour l’une des premières fois, il y avait plus de candidats que de postes à pourvoir chez les journalistes. C’est plutôt bon signe, cela montre que le Club reste attractif. Il reste qu’effectivement il y a un travail de promotion de nos activités auprès des rédactions de la région à réaliser. L’un des objectifs de ce mandat c’est d’avoir un ratio différent entre journalistes et communicants ».
Quel est votre regard sur la situation des secteurs de la presse et de la communication en Normandie ?
« Je suis un amoureux de la presse locale. Ici, on vit avec nos lecteurs, auditeurs, téléspectateurs. Au-delà des grands médias nationaux, il y a toujours une place pour cette proximité dans l’information, pour une presse de qualité. Après, bien sûr, nous sommes tous confrontés aux mutations technologiques, à la place que doit ou que ne doit pas prendre l’intelligence artificielle avec, bien évidemment, la question aussi du modèle économique. On vit de grands bouleversements et il est précieux d’avoir des endroits comme le Club pour en discuter.
Concernant la communication, il s’agit là aussi de métiers hyper concurrentiels où le réseau reste important. Échanger avec d’autres communicants avec d’autres profils, d’autres objectifs à réaliser, dans un contexte pas toujours simple, et aussi aux côtés de journalistes, c’est ce qu’on propose au sein du Club et du CA. »
Parmi les raisons d’être du Club vous avez cité l’éducation aux médias. Comment aller plus loin dans ce que propose déjà l’association ?
« C’est une priorité absolue pour le Conseil d’Administration. D’ailleurs, parmi les nouveaux journalistes élus plusieurs sont là pour ça, avec cette volonté de transmission. Il est en effet primordial d’expliquer nos métiers, notre travail de collecte, de vérification, de croisement de l’information. La Région Normandie va continuer à nous soutenir pour une refonte de notre opération « Les Jours Journalisme » et c’est une très bonne nouvelle. Il faut lui donner un nouvel élan pour toucher plus largement les lycéens et même d’autres publics. Les questions de fake-news et de l’analyse de l’information ne sont pas réservées aux plus jeunes, cela concerne plus largement chaque citoyen. »
L’exercice du métier en lui-même est interrogé : de plus en plus de jeunes quittent la profession de plus en plus tôt, découragés (2)…
« Eh oui, journaliste, c’est un sacerdoce ! Il y a une telle concurrence, c’est le plus passionné, le plus travailleur qui va y arriver. Et je le dis souvent aux jeunes que j’accueille ! »
(1) Le conseil d’administration est composé de seize membres avec, aux côtés de Pierre Durand-Gratian :
Les journalistes : Marie-Charlotte Nouvellon (BFM Normandie), Dorothée Brimont (Paris-Normandie), Marine Vogel (retraitée), Anthony Quindroit (Paris-Normandie), Laurent Lemaire (Europe 2 Le Havre), Guillaume Lemoine (RCF, secrétaire du club), Thomas Rideau (76actu).
Les communicants : Stéphane Caron (Smédar), Guillaume Garet (Aktua Prod, trésorier du club), Justine Hunault-Dequatremare (Métropole Rouen Normandie), Vincent Lalire (Département de Seine-Maritime), Solène Mauro (Sonare RP), Tom Paris (TotalEnergies), Alice Royer (La Poste), Edwige Sève (Partenaires d’Avenir, vice-présidente communication du club).
(2) « Jeunes journalistes, l’heure du doute », de Jean-Marie Charon. Entremise Editions, 2023.


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