Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication à l’Assemblée nationale, sénatrice de la Seine-Maritime et conseillère régionale de Normandie, invitait ce lundi 3 février quelques-uns des journalistes de presse écrite et audiovisuelle du paysage normand autour d’un petit-déjeuner informel et convivial. L’occasion d’échanger sur la pérennité du modèle économique médiatique, à l’aune des nouvelles technologies et dans un climat de défiance sans précédent.

En préambule, Catherine Morin-Desailly, qui travaille sur la question des médias depuis dix ans, a évoqué la question de la survie des médias, notamment traditionnels, dans un monde numérique. L’exemple de France Antilles a ainsi été cité, précisant que la proposition de reprise du titre – refusée par le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre – était accompagnée d’un virage numérique important alors même que le réseau d’outre-mer n’était pas stable. Un problème que l’on retrouve dans certaines zones rurales de métropole et auxquels sont confrontés les médias normands.

Cette ère de l’instantanéité oblige aussi une accélération sur le plan de la formation des journalistes dans les outils qu’ils utilisent. Sachant que certains outils dont les futurs journalistes font l’apprentissage durant leurs études sont déjà “périmés” à la fin du cursus.

Un véritable travail doit être entrepris pour appréhender les nouveaux usages et nouveaux formats, notamment à destination des jeunes. Ces derniers nous montrent que, sans conteste, le numérique est l’avenir de la presse. En revanche, alors qu’on peut imaginer les jeunes comme utilisateurs actifs, ils sont plutôt passifs face à l’information ; attendant que l’information, bien ciblée, leur arrive directement. Une instantanéité qui oblige les médias à produire des informations à la minute près. Tout en vérifiant, encore plus aujourd’hui qu’auparavant, avant de publier quoique ce soit.

A alors été question des fake news et des services dédiés au fact-checking qui fleurissaient dans les rédactions. A été constaté lors de la catastrophe Lubrizol, un nombre exponentiel de fausses informations, que les médias locaux ont dû détricoter. Les fake news qui pourraient, finalement, être l’opportunité pour les médias traditionnels d’assurer leur place dans le paysage médiatique ; puisqu’ils seraient ainsi reconnus pour leur rigueur et la véracité des infos diffusées.