La deuxième journée départementale de sensibilisation à l’Education aux Médias et à l’Information a eu lieu ce mardi 6 octobre 2020 à Alençon (61), dans les locaux du Département de l’Orne. Avec l’appui du Ministère de la Culture et de la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) Normandie, le Réseau Canopé était à l’initiative de cette journée. Une cinquantaine d’acteurs y ont participé.

Cette journée a été rythmée par une conférence, de multiples retours d’expériences ainsi que des ateliers centrés sur l’EMI. C’est Marielle Stinès, conseillère en action culturelle de la DRAC qui ouvre la journée. Selon elle, suite aux attentats de Charlie Hebdo, le gouvernement a instauré un réel plan d’éducation aux médias. Grâce à cela, un budget a été attribué à la DRAC de Normandie pour mettre en place des rencontres de journalistes dans les lycées, des résidences dans les collectivités territoriales et pour soutenir les médias. Aujourd’hui, la DRAC de Normandie pérennise une dynamique partenariale pour mener à bien l’Éducation aux Médias et à l’Information, avec de nombreux organismes tels que le Réseau Canopé, le Club et les Bibliothèques.

Herve Le Cosnier

Elle a laissé ensuite la parole à Hervé Le Crosnier, ancien enseignant chercheur au C.E.M.U de l’Université de Caen, spécialiste dans la culture du web et la culture numérique. Il a abordé cette dernière en nous montrant son importance au XXIème siècle dans la formation des citoyens. Le numérique est, pour Hervé le Crosnier, un outil de citoyenneté qu’il faut comprendre sinon nous nous retrouvons dominés. C’est pour cela qu’il est nécessaire de donner une éducation aux médias aux jeunes. En effet, même si ces derniers sont qualifiés de « digital natives », ils restent principalement naïfs sur ce sujet.

 

Suite à l’intervention d’Hervé Le Crosnier, les premiers retours d’expériences ont eu lieu.

 

« Comme par Hasard »

Romain Dubreuil, Etienne Briand et David Ménard ont présenté leur projet « Comme par hasard » financé par Culture Justice. Le concept était de créer, avec des jeunes pris en charge par le STEMO (les services territoriaux éducatifs de milieu ouvert) d’Alençon, un complot pour mieux pouvoir décrypter et comprendre ce phénomène. Ce projet a duré deux mois et a permis à ces jeunes de travailler sur le jeu d’acteur, sur la narration, le décryptage, la collecte d’informations (notamment dans les archives d’Alençon) et surtout de développer leur esprit critique face au complotisme, à la désinformation et aux fake news.

La vidéo sur la page Facebook dédiée : OVNI Alençon.

« Mont(r)ons nos identités »

Marie-Edith André, professeure PLP de français et d’histoire géographie au lycée St-François-de-Sales en collaboration avec le lycée Maréchal-Leclerc à Alençon a monté ce projet avec l’aide du réseau Canopé. Ce projet avait pour but la découverte de l’autre et de combattre les préjugés que ces élèves des deux lycées peuvent avoir les uns sur les autres. En reprenant l’idée du film Human de Yann Arthus Bertrand, les élèves ont travaillés en petits groupes afin de déterminer différentes questions auxquelles ils devront répondre face caméra. Cet exercice leur a permis de faire face aux difficultés pour communiquer en société et de travailler leur prise de parole. Ils ont pu travailler en collaboration afin de s’exercer à l’écriture collaborative et de comprendre les techniques d’un tournage d’interview.

L’article dans Ouest France.

« Les Autres Possibles »

Jeanne La Prairie, co-fondatrice, nous a ensuite rejoints en visioconférence pour nous parler de son association « Les Autres Possibles ». L’organisation se dédiait avant tout au magazine local, puis a développé ses champs d’actions notamment dans les domaines de l’édition, des ateliers d’éducation aux médias et de l’événementiel. « Les Autres Possibles » ont quatre principes d’actions sur l’EMI : la vigilance sur les infos/infox, le développement de l’esprit critique et les risques de la désinformation, la critique du journalisme (les bonnes et mauvaises pratiques) et enfin donner aux étudiants la responsabilité d’informer. Un des projets de l’association est la création de deux magazines par des classes de CM1 et CM2. Ce projet s’étend sur une année scolaire et permet aux jeunes élèves d’être sensibilisés à l’éducation aux médias et de développer leur sens de l’analyse, de l’écoute et leur participation.

Site internet de l’association : lesautrespossibles.fr.

« Des mots, des images, des sons pour parler d’immigration »

Céline Thiery, professeure documentaliste du lycée Marguerite-de-Navarre d’Alençon et coordinatrice de projets au CLEMI de Normandie, nous a présenté ensuite son projet nommé « Des mots, des images, des sons pour parler d’immigration ». Anne Charlotte Compan et Michael Bunel, photographes, sont allés vers les jeunes du lycée et les ont aidés à se responsabiliser et à se questionner sur l’information. Après avoir appris à décrypter les codes de la photographie, les jeunes, ont produit une exposition dans leur lycée ainsi qu’à la Maison des Associations. Les évènements à venir sont une rencontre avec de jeunes réfugiés abordant la migration avec l’HCR, (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés), mais aussi un forum avec la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès des évacués). Le but est de pouvoir instaurer une réflexion chez les jeunes et apprendre à aller plus loin que les photos. Ce projet concerne 100 élèves et dure jusqu’à mai 2021.

Education artistique et culturelle à la BnF (EAC)

            Catherine Schneider, cheffe du service de l’Education artistique et culturelle, et Alicia Merino, chargée de projet d’Education artistique et culturelle, nous ont présenté les actions de médiation autour de la presse par le service EAC. Ces actions et ressources pédagogiques (classes) de la BnF sont proposées spécifiquement pour les enseignants. La BnF possède une collection riche de ressources numériques que nous pouvons retrouver sur le site Gallica avec notamment des documents de presse et des revues mais aussi son site entièrement consacré à la presse, Retronews.

Parmi les actions proposées par la BnF, on trouve le projet les p’tits citrons, qui fait échos au concours presse citron. Il permet aux plus petits (des classes de CE2-CM2) de dessiner l’actualité.

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Après cette matinée, l’après-midi était consacré à des ateliers autour de l’EMI. Aurélie et Sophie ont tenu les leurs : « Info ou Intox » et « Information VS. Communication » ! Juliette et Maëlys, nos deux nouvelles bénévoles en service civique ont pu participer à deux des ateliers organisés par les autres participants à la journée.

Atelier SophieAtelier Aurélie

atelier 1

 

Le premier atelier était celui du CEMEA, Normandie « Je publie ». Présenté par Loïc Mazza, chargé de communication et formateur était un atelier ludique permettant un questionnement sur nos choix et responsabilités liés aux usages des réseaux sociaux.

jeu

 

 

Cet atelier fait partie du projet « Education aux écrans, pour un internet responsable et citoyen » de l’organisme, proposé pour les classes de 2nd et de 1ère. Elles ont pu jouer au jeu de plateau créé pour ce projet. Accompagné d’images, il permet aux jeunes de se poser les questions des risques et mettre en avant les comportements responsables à mettre en œuvre.

 

Le second atelier était celui du Festival International du film d’éducation animé par Aline Monfort, formatrice du CEMEA. L’objectif était de visionner un court métrage sur le cyber harcèlement et ensuite de discuter, débattre et faire part de notre ressenti. Pour ce faire, l’atelier a été animé de la même façon qu’elle le fait avec les étudiants lors du Festival du Film d’Éducation. Sa méthodologie consiste à ce que chacun écrive son ressenti sur des post-it, qu’il partage ensuite à tout le monde, cela permet aux jeunes de s’exprimer sans crainte. Tout le monde peut exposer son avis, exprimer son désaccord, prendre conscience de certaines problématiques et trouver des solutions pour les résoudre. L’édition 2020 du festival se déroulera du 1er au 5 décembre au cinéma Pathé d’Évreux.