Ce mardi 1er octobre, Amandine Briand, rédactrice en chef adjointe, en charge du web à Paris Normandie, et adhérente du Club, est intervenue au Club, devant les adhérents, à propos de la mise en place d’un Programme d’accélération Facebook à l’échelle de la presse régionale, programme déjà finalisé auprès des organes de presse américains, brésiliens et allemands. En cette fin 2019, c’est la France qui se voit attribuer deux millions d’euros par le géant du web en faveur de la presse locale.

Alors même que Paris Normandie, à l’instar de l’ensemble des titres de la presse quotidienne régionale, n’avait encore jamais bénéficié de l’attention de Facebook, le quotidien a été démarché cet été pour intégrer le programme d’accélération. Et ils sont désormais onze journaux à être suivis sur treize semaines à l’issue desquelles une bourse de 50 000 € leur sera versée à chacun. Concrètement, sur le déroulé, trois rencontres physiques sont organisées entre les équipes concernées (50 personnes des 11 médias) et des coachs, issus de différents univers (journalisme, marketing, data…). Une pour le lancement du programme le 16 septembre dernier, une en octobre et une conclusive en décembre. Puis, chaque semaine via Skype, Paris Normandie bénéficie des conseils d’Eric Helweg, journaliste au New York Times, pour un coaching personnalisé, qui ne porte pas uniquement sur les outils Facebook, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Car Amandine Briand a tenu à préciser que le réseau social ne s’impose pas au sein du processus.

Lors de ces séances, se développent des stratégies concrètes bien que confidentielles à ce stade. Une « Vegas room » permet d’analyser l’expérience des utilisateurs pour mieux définir des gammes d’articles potentiellement monnayables (car plus attractifs), l’enjeu principal étant de convertir en abonnés les internautes de la page Facebook du journal notamment. Une audience significative, puisque 40% des visiteurs du site proviennent des réseaux sociaux, dont 95 % de Facebook.

A noter qu’à l’arrivée d’Amandine Briand dans les équipes du quotidien normand – en février 2018 -, l’ensemble du contenu papier était publié sur internet, les articles économie et sport étaient quant à eux, systématiquement payants.

Aujourd’hui, quatre-vingt-dix articles apparaissent chaque jour – soit 3 fois moins qu’avant – et un choix éditorial s’opère autour de la monétisation de certains articles, à valeur ajoutée. Cette démarche, vers une version freemium, a déjà permis de multiplier par trois le nombre de consultations.