« Sir Richard »…Comme j’aimais à le qualifier…sans qu’il valide ce titre « officiellement », mais en en tirant une certaine reconnaissance/connivence.

Sir Richard, car il avait ce côté chic, et sachant placer des « mots » chocs, à celles et ceux qui n’avaient pas la qualité de sa répartie. Oui Richard était cultivé, oui, son côté humble ne lui faisait pas la ramener, oui il avait aussi tendance à se dévaloriser…peut-être parce que quelques-uns avaient trop tendance à l’ouvrir, sans de véritables références, avec un aplomb que n’affectionnait guère mon cher Richard.

Nous nous sommes rencontrés dans une première vie, sans savoir que nous allions nous retrouver ; ce fût à l’époque où – après avoir « lâchement arrêté ses études de médecine » (qui arrête au bout de 5 années…quand on touche du doigt le Saint Graal !?) – il m’a inondé de bonnes vibrations, en tant que gérant du magasin de musique Tempo 2000 (magasins franchisés sur une bonne partie de la France) au cœur de la galerie marchande du tout nouveau (à l’époque !) Centre commercial Saint Sever de Rouen. Pour les connaisseurs ou les plus anciens, les discussions à bâtons rompus entre « Mélodie Massacre », « la galerie d’Albane » et « Tempo 2000 » les trois magasins de musique dignes de ce nom… à l’époque.

Quels furent ma surprise et mon plaisir, quelques années plus tard, de lui re-balancer dans les gencives mes références (de jeunot) « les Pat Benatar, Boston ou encore Nina Hagen » alors que lui était plutôt « Pretty Things, Stones et Burt Bacharah »… Guéguerre que nous prenions un malin plaisir à raviver lors des déjeuners du Conseil d’Administration du tout nouveau Club de la presse (puis de la Communication de Haute Normandie… puis de Normandie).

OUI – parce que peut-être avant tout – Sir Richard était « journaliste » avec une véritable « plume » – comme l’a rappelé dernièrement dans un hommage, notre collègue Jean-Luc Drouin (ex France 3, ex Chronique des Tribunaux, ex ANI…toujours bien vivant et vif à la fois) voir ici – de Ouest France au Moniteur, en passant par le Marin, l’Antenne, la voix du Rail, etc. Il aura sévi, et servi la langue française avec des infos, triées et revérifiées sur le volet.

Et puis Sir Richard était un véritable camarade… pas seulement de comptoirs – diraient les mécréants ! (encore que…) et nos virées à l’Agora spectacles que certain-e-s parmi vous ont peut-être connu comme « the cabaret music » des fins de soirées avec le Bateau ivre, resteront des moments forts, de rigolades, de pitreries et d’échanges d’histoires incroyables… surtout venant de lui.

Ce que vous ne connaissez certainement pas de Sir Richard…c ’est sa carrière sportive… qu’il n’a jamais vraiment démarrée, mais dont il se plaisait à nous remémorer les anecdotes lors de nos matchs de foot en salle (ou à l’extérieur… beaucoup plus rares), grâce au club « sport » – émanation « sportive » du club de la presse de l’époque – que nous avions créé en compagnie de Denis Hauville (France 3) et Denis Van den Brinck (ex Mr com’ au sein du conseil Régional HN). Nous lui avions affublé le doux surnom de « Hrubesch » (joueur de « tête » allemand), tant il ne revenait jamais en défense et tentait de mettre désespérément sa tête du haut de son mètre 88, lorsque nous partions conquérants à l’assaut des buts adverses.

Enfin autre point commun avec ce joueur de tête allemand « Hrubesch : sa tête à lui… Richard, si prompt à la réflexion, épicurien des mots, il ne résistait pas à un concours de « questions pour un champion » ou le « mot et le plus long »… Ne sont-ce d’ailleurs pas les sommes astronomiques qu’il a récoltées lors de ces participations à ces émissions, qui lui ont permis de passer de sa Belle Mercedes orange à sa Volvo rutilante !!! Je crois que tout en m’égarant, je digresse à la fois.

Bref mon Bon Richard, mon 1er véritable et unique Président du Club, mon ami, je te dois beaucoup, professionnellement… et aussi amicalement. À la vie à la mort…comme on se disait en levant nos verres.

Michel Murlin

Adieu l’ami… je t’aimais bien ! (Jean-Luc Drouin) – voir ici
Fin de partie pour l’ami Richie (Le Marin) – voir ici
Décès du journaliste rouennais Richard Goasguen (L’antenne) – voir ici